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Découverte en Ontario de graines de quinoa vieilles de 3000 ans

La découverte d’une réserve de graines anciennes de la famille du quinoa ébranle l’histoire du commerce et de l’alimentation des Autochtones dans les temps anciens en Ontario. Lors d’une évaluation archéologique de routine avant la construction d’un complexe d’habitations à Brantford en 2010, des consultants ont eu la surprise de trouver une réserve de semences de Chenopodium berlandieri datant de 900 ans avant Jésus-Christ selon la datation au carbone.

À l’époque, ce type de chénopode maintenant disparu était cultivé pour l’alimentation par des agriculteurs autochtones, à plus de 1000 km au sud de Brantford. Il est facilement reconnaissable par sa forme en coquille d’escargot, comme son parent contemporain plus connu, le quinoa.

Les semences étaient calcinées, comme le sol où elles étaient enfouies, ce qui laisse plusieurs mystères à éclaircir pour les chercheurs. Comment ces graines se sont-elles retrouvées dans la région des Grands Lacs il y a 3000 ans alors qu’on n’en avait jamais trouvé au nord du Kentucky jusqu’ici? Indiquent-elles qu’il y avait de l’agriculture dans la région? Pourquoi sont-elles calcinées?

Cette dernière question est sans doute la plus facile. Tout jardinier sait qu’il est difficile de conserver des semences sous la terre, surtout si on veut les utiliser pour l’alimentation. Elles vont germer et deviendront inutiles. Dans les temps anciens, on utilisait un processus de dessèchement pour entreposer les céréales – les graines étaient séchées ou rôties au feu pour empêcher la germination. Comme des indices montrent que le sol a été chauffé, il est possible que les graines aient été enterrées et préservées par un feu au-dessus. Elles auraient été calcinées par mégarde pendant le processus.

Les chercheurs qui étudient la réserve de graines se sont demandé si elles pouvaient être l’indice de pratiques agricoles beaucoup plus anciennes qu’on le croyait. Des Autochtones locaux cultivaient le maïs, mais la première documentation archéologique situe cette pratique beaucoup plus tard, il y a 1500 ans environ.

Jusqu’ici, on croyait que la culture du chénopode ou d’autres plantes en Ontario remontait au plus tôt à quelque 500 ans après Jésus-Christ. Même si d’autres recherches pourraient changer la donne, personne n’a encore trouvé de réserves similaires de semences anciennes et l’étude du site n’a révélé aucune trace d’outils ou d’autres indices d’un mode de vie agraire.

Alors si les semences de cette parente du quinoa ont probablement été cultivées à 1000 km au sud de l’endroit où elles se trouvaient, comment sont-elles arrivées là? Les chercheurs suggèrent que la découverte corrobore d’autres indices démontrant que les Autochtones du Canada avaient dans les temps anciens des pratiques commerciales beaucoup plus raffinées qu’on le croyait jusqu’ici. On sait déjà qu’il se faisait du commerce d’outils et de matériel sur de longues distances. Il semble maintenant que des céréales aient aussi fait l’objet d’un commerce similaire.

L’une des prochaines étapes pour les chercheurs sera de comparer les semences anciennes de chénopode à leurs parentes contemporaines en Ontario. Même si les Autochtones ne cultivaient pas ces plantes il y a 3000 ans, il se peut que des graines soient tombées et aient poussé spontanément. La pollinisation croisée avec des chénopodes sauvages indigènes pourrait avoir créé des hybrides qui existeraient encore aujourd’hui. Même les plantes que nous considérons comme sauvages peuvent être le fruit d’une influence plus humaine que nous le pensions.

Les mystères demeurent et ils soulèvent encore plus de questions au fur et à mesure qu’on découvre d’autres lacunes dans les connaissances historiques. Une chose semble certaine : il reste encore beaucoup à découvrir sur les peuples autochtones et leur alimentation dans les temps anciens.

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Photo: CC BY 2.0 https://www.flickr.com/photos/wheatfields/3018416303

La recherche originale sur cette découverte a d’abord paru dans le numéro de décembre 2018 d’American Antiquities. Les sources de ce résumé comprennent notamment l’University of Toronto News, 15 janvier 2019.

 

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