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Capsule des pollinisateurs - Des nouvelles des néonicotinoides

Un récent sondage a révélé que les États-Unis n'ont pas perdu autant de colonies d'abeilles durant l'hiver 2013/2014 qu’au cours de l'hiver précédent. Le total des pertes hivernales étaient d’environ 23% à travers tout le pays. Bien que ce chiffre soit une amélioration par rapport à la perte de 30,5% enregistrée l'hiver dernier et de la perte moyenne de 29,6% depuis huit ans, ce nombre est encore sensiblement plus élevé que le 15% à 18% que les apiculteurs considèrent acceptable. Bob Wilfong, directeur exécutif des Semences du patrimoine Canada, commente: «C'est un peu comme si l’on disait « Bonne nouvelle! Le Titanic coule un peu plus lentement. »

Qu'en est-il de la situation au Canada?  Nous avons perdu une moyenne de 25% des colonies d'abeilles à travers le pays cet hiver,  28% au cours de l’hiver 2012/2013. Cependant, de toutes les provinces, l'Ontario est celle qui a le plus souffert, avec  58% de perte sur ses 100 000 colonies. Ce sont les pertes les plus élevées enregistrées en Ontario, selon Paul Kozak, apiculteur provincial du ministère de l'Agriculture. Au Canada, les pertes hivernales depuis 2009/2010 sont en moyenne de 20%, mais elles étaient aussi élevés que 35% en 2007-2008. Les moyennes historiques de pertes hivernales oscillent généralement autour de 15%.

La météo semble être l’un des facteurs qui peuvent expliquer l'importance des pertes de cette année. L'hiver froid et long de 2013/2014 a été suivi par un printemps froid et humide, des conditions qui ne sont pas favorables aux abeilles. Les apiculteurs ont également signalé la famine (manque de fourrage), la mauvaise santé de la reine, et des colonies faibles à l'automne qui n'ont pas survécu à l'hiver, comme étant des causes potentielles. Les apiculteurs de l'Ontario et du Québec, en particulier, ont constaté que l‘incapacité des abeilles à récupérer l'année précédente des dommages aigus et chroniques causés par les pesticides, a contribué à la mortalité hivernale. En d'autres termes, ces apiculteurs estiment que l'exposition aux néonicotinoïdes au cours du printemps et de l'été a contribué aux pertes hivernales, au moment même où un nombre croissant d’études scientifiques vient appuyer ces affirmations.

Mais pourquoi donc, si le reste du pays a connu pareillement un hiver long et froid, la mortalité des abeilles est-elle si élevée en Ontario ? L’explication vient peut-être du fait que le climat du sud de l'Ontario est plus chaud, ce qui en fait l'un des rares zones propices à la culture du maïs pour l'éthanol et à des fins d’alimentation animale. La province cultive 62% du maïs du pays, suivie par le Québec avec 30%. Les semences de maïs sont traitées avec des pesticides du groupe des néonicotinoïdes, généralement à des concentrations quatre fois plus élevés que ceux appliquées au soja ou aux semences de canola.

Les pertes d'abeilles en Europe, qui ont imposé un moratoire de deux ans sur certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes en décembre 2013, étaient beaucoup moins importantes. L'an dernier, environ 33.8% des colonies d’abeilles n'ont pas survécu à l'hiver de la Grande-Bretagne. Il s'agit du taux de mortalité le plus élevé en Europe. Cette année, seulement 9,6% des abeilles ont été touchées pendant l'hiver. Dans d'autres pays, les taux de mortalité pendant l'hiver 2013/2014 variaient de 6% en Norvège et de 14% au Portugal. Les pertes globales des colonies étaient de 9%, le taux de perte le plus bas enregistré depuis que le groupe de travail international a commencé à recueillir des données en 2007.

Selon le coordinateur du Groupe de travail et de diagnostic COLOSS, le Dr. Romée van der Zee, «La contribution des nombreux facteurs causant les pertes de colonies semblent être très dépendant des conditions météorologiques. Par exemple, Les colonies ont construit leurs nids de couvain en retard à cause du printemps relativement froid en 2013 Cela peut avoir diminué le nombre de cycles de reproduction du parasite varroa, produisant donc moins d'acariens. Le beau temps en été a alors fourni d'excellentes possibilités d'alimentation ».

Le mois dernier, le ministre de l'Agriculture de l'Ontario, Jeff Leal, a annoncé que l'Ontario allait évaluer l'opportunité d'appliquer des restrictions sur les néonicotinoides en réglementant leur utilisation par un système de licences. Sa proposition fait suite à un rapport publié par le Groupe de travail sur les pesticides systémiques, c’est-à-dire un groupe de 50 scientifiques provenant du monde entier. Les scientifiques ont examiné plus de 800 études publiées au cours des 20 dernières années, et ont conclu que les néonicotinoïdes causaient des dommages aux abeilles et aussi à d'autres espèces de butineurs, et devraient donc être interdits. Les pertes de colonies d'abeilles anormalement élevées de l'Ontario semblent appuyer cette conclusion.

 

Ce que nous pouvons faire:  

Le Conseil Biologique de l’Ontario (Organic Council of Ontario -OCO) appelle à Ontariens à écrire au ministre Jeff Leal, l'encourageant à mettre en œuvre des restrictions strictes sur l'utilisation des néonicotinoïdes et à examiner les nombreux avantages de l'agriculture biologique. Voir le site de l'OCO pour des exemples de lettres: http://www.organiccouncil.ca/news/action-4-pollinators

 

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