Seeds of Diversity
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Retourner au bulletin Août 2014

Initiative de la famille Bauta: Bibliothèque communautaire Rivière Rouge

L'un des principaux mandats de l'Initiative de la famille Bauta sur la sécurité des semences canadiennes est de se concentrer sur la préservation et la diversification des semences au Canada. Un de nos partenaires dans ce projet, la Bibliothèque régionale de semences indigènes de Rivière Rouge, a réussis à pousser un peu plus loin l’aventure. Dirigé par Caroline Chartrand, de Winnipeg au Manitoba, et en partenariat avec la Société d’horticulture et du patrimoine des Métis, de « Food Matters Manitoba », et la Canadian Université Mennonite  canadienne, cette bibliothèque s'emploie à préserver non seulement les semences mais les connaissances traditionnelles sur la culture, la conservation et l’entreposage de ces semences. Plus récemment, ils ont tenu un atelier de formation afin de montrer à des bénévoles comment polliniser à la main une variété unique de courges d'hiver appelé « Gete Okosomin », qu’ils cultivent depuis 2011, date à laquelle ils l’ont reçu d’un aîné de la communauté.

La première branche de la Bibliothèque régionale de semences indigènes de Rivière Rouge est située au Centre d’archive du patimoine mennonite, qui abrite la collection de semences. Selon Chartrand, la collection met l'accent sur «le maïs, les haricots et les variétés de courge ainsi qu’à la conservation de variétés qui ne sont pas vendues dans le commerce.»  Mme Chartrand ajoute aussi que la bibliothèque est particulièrement attachée au maintien d'une collection de semences de haute qualité avec un taux de germination élevé, mais souligne également qu'ils acceptent toutes les semences qui leur sont données, indépendamment de la quantité ou de la qualité. Préserver les semences de variétés anciennes cultivées dans la région biogéographique de Winnipeg est évidemment une importante part du mandat de cette bibliothèque.

La Bibliothèque régionale de semences indigènes de Rivière Rouge a déjà mis en place un réseau de huit producteurs prêts à travailler en collaboration avec eux pour augmenter la quantité de graines disponibles, chacun d'entre eux cultivant au moins quatre variétés différentes de semences. L'un de ces producteurs, la « CMU Farms », est l'un des principaux producteurs pour le projet, et est également le site d'un certain nombre de formation et d’événements éducatifs mis sur pied par la bibliothèque.

Lorsque nous avons discuté des moyens de préserver la viabilité des graines, Caroline m'a raconté l'histoire de la courge d'hiver Gete Okosomin, qui a été trouvé dans des boules d'argile scellées à lors de fouilles archéologiques près de l'Illinois et du Wisconsin. Selon la datation de ces graines, elles seraient vieilles d’environ 850 à 1000 ans. Malgré leur grand âge, elles étaient encore capables de germer, ce qui démontre combien de temps les semences peuvent vivre quand elles sont stockées adéquatement par ceux qui ont la connaissance et la compréhension des techniques de conservation. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Il s’est avéré que Gete Okosomin est une variété qui a été continuellement développée et maintenue par la nation autochtone de Miami aux États-Unis, qui l'ont fait pousser pendant des générations.

Aujourd'hui, nous continuons à préserver les semences en les séchant. Aux Semences du patrimoine, note méthode préférée est l’utilisation du gel de silice. De son côté,  Mme Chartrand dit l’avoir essayé et ses résultats ont été très probants. Elle nous a expliqué certains tests de germination qu’ella vait effectuée en février 2014, sur les haricots qu'elle conservait à l’époque dans des bocaux Mason depuis 1997 Ces semences, qui ont été séchées avec du gel de silice et stockées à température ambiante pendant dix-sept ans, avaient encore des taux de germination de plus de 95%! Afin de comparer ses résultats, elle a donc également testé les semences de la même variété de haricot à partir de 2008, qui n'ont pas été stockées en utilisant du gel de silice ou séché d'une manière particulière. Le taux de germination de ces graines est alors descendu à 60% - 70%.

Cette différence met en évidence la capacité que les semences ont de se conserver à long terme et souligne l'importance d'utiliser les meilleures méthodes de conservation possible. Mme Chartrand a bien compris cela  et il n'est pas surprenant qu'elle ne s'intéresse pas seulement à ces nouvelles façons d’entreposer les semences, mais aussi à la découverte et l'exploration des moyens de préserver les semences qui avait été pratiqué pendant des milliers d'années. Ainsi, la préservation des savoirs traditionnels au sujet des semences est peut-être aussi importante que la préservation des graines elles-mêmes, et sans aucun doute, ces deux éléments vont de pair.

 

Photo ci-dessus: Kenton Lobe et Caroline Chartrand tenant les courges Arikaras et Gete Okosomin  dont les graines ont été conservées à la Ferme CMU en 2013 Photo prise sur le site de la Ferme CMU.

 

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